mercredi 11 octobre
Vendeuse de limes
Exposition : 1/60"
Ouverture : 4,5
Focale : 105 mm
Une indienne purepecha de l'état du Michoacan, non loin du lac de Patzcuaro, dans les jardins d'une églises coloniale. Au fond vous pourrez peut être distinguer des oliviers, certainement planté par les colons espagnols. Cette vieille dame vendait des limes (ce sont des agrumes) à l'entrée de cette église. Elle était agréable et curieuse. En fait, c'est elle qui m'a demandé de la prendre en photo. Je lui ai montré et elle semblait contente du résultat. Encore une sympathique rencontre !
Commentaires
Je suis désolé Anne, promis je remettrai cette photo en couleur perdue une fois que j'aurais réussi ce que je veux. Bientôt... et rien que pour toi !
Loomoon, je ne peux que t'encourager à aller te perdre au Mexique.
C'est vrai que je ne cherche pas à montrer le Mexique folklorique. J'aime plus la tradition que le folklore. Pour ce qui est des gens, hors des sentiers touristiques, les relations sont sincères et toujours plus simples.que cette anciana purepecha soit venue vers toi, te solliciter une photo, j'imagine qu'elle ne parlait pas mexicain mais uniquement sa langue, indique seulement qu'elle a pu te confondre avec un touriste yankee et je t'explique :
lorsque les premiers yankees vinrent faire du tourisme au Mexique, ignorant tout de la culture des ethnies "natives" comme ils les nomment, ils ne comprirent pas qu'on ne peut prendre l'image d'une personne sans lui voler son âme et devant le refus répéter de se laisser photographier que firent-ils ? Ils achetèrent le droit de prendre les natifs en photo en payant quelques dollars ceux qui acceptaient de poser pour eux. Ils souillèrent ainsi les croyances religieuses par le dollar. Les touristes yankees étaient et sont fascinés par les visages ridés.
Sans le savoir, tu as voler son image et tu n'as pas payé et surtout, tu n'as pu soulager sa journée de vendeuse de limes comme l'aurait fait un yankee.
Mon amie Nuve qui enseignait l'ethnologie et l'histoire des peuples du Mexique à l'université de Mexico, m'avait appris cela : on ne photographie jamais un natif sans lui voler son être. Il faut absolument le savoir avant de partir là-bas. Enfin, le yankee n'est pas du tout bienvenu chez eux, seulement les dollars qu'il peut laisser : toujours penser à se faire reconnaitre comme français et parler au moins l'espagnol.
Cela devrait figurer dans le guide des routards, mais toujours pas depuis le temps... qu'on fait du tourisme au Mexique.
Nuve m'appris aussi que tant qu'à faire le touriste, autant que cela soit utile aux villages visités qui vivent de leur artisanat. En arrivant quelque part, penser à demander s'il existe une ou des coopérative d'artisans, ou des artisans et aller leur acheter quelque chose. Chaque ethnie a sa tradition artisanale. Les purepechas sont orfèvres, ils travaillaient l'argent depuis toujours, bien avant l'arrivée des envahisseurs espagnols, et sont aussi sculpteurs de figurines de leur "folklore".Voleur d'âme ?
Tu sais, j'ai vécu pas mal de temps au Mexique et mon épouse est elle même mexicaine.
Je crois que nous vivons dans une autre époque et les Mexicains le savent très bien ! Il ne faut pas les considérer comme des arrièrés ou pitoyables, c'est certainement ça qui risquent de les attrister.
Cette dame savait ce qu'était un appareil numérique et parlait aussi très bien espagnol. C'est d'ailleurs dans cette langue que nous avons parlé pendant quelques minutes et ses origines de "natives" ne sont pas à mettre en doute.
Maintenant il faut être capable de sortir du mythe de l'indien inculte et superstitieux, ils savent tous ce qu'ils font, même lorsqu'ils demandent de l'argent pour être photographiés. Après c'est uniquement le respect que l'on a pour les gens que l'on rencontre qui fait le reste. Dans ce cas on ne m'a rien demandé si ce n'est une photo et d'avoir la possibilité de voir le résultat. Rien de plus que de la curiosité.Vouleur ou pas j'aime la photo!
Je trouve cette photo vraiment jolie. Les couleurs, l'expression de la dame, ses yeux...tout! Il y a beaucoup de sentiment dans cette photo. En regardant la dame, je peux imaginer un tant de choses qu'elle a vecu et que peut être elle a envi de racconter et d'apprendre aux autres...bravo!
ce n'est pas être arriéré, inculte et superstitieux que de respecter les traditions culturelles millénaires de l'autre, ou avoir des coutumes ancestrales différentes de celui qui vous rend visite. Il ne faut pas non plus confondre le mexicain, descendant des colons espagnols qui ne saurait s'arroger le droit de parler au nom des ethnies natives de son pays, qui ont conservé leurs propres traditions. Tu disais justement aimer plus "la tradition que le folklore".
Mais bien que tu ne le dises pas, tu as peut être pensé à lui demander son adresse pour lui envoyer sa photo ? puisque c'est ce qu'elle voulait, une photo.
Mon amie l'ethnologue mexi, Nuve, est purepecha par sa mère.
Ceci dit tes photos du Michoacan sont superbes, tu leur as donné avec ses teintes sourdes, l'aspect d'un film ancien. On ne s'étonnerait pas de voir sortir Gérard Philippe de l'un des plans. Celle du gamin et les joueurs de dominos rappellent Bunuel.----
Je suis d'accord avec toi Tsé, il y a des gens qui abusent, et cela de tous les côtés : gringos, franchouillards ou indiens.
Cette dame ne voulait pas de photo, elle voulait que je fasse avec elle comme avec les autres marchands : que je la prenne en photo et que je la lui montre, c'est aussi ça le respect, pourquoi je le lui aurait refusé ça ??
En face d'elle, il y avait d'autres personnes qui voulaient voir le résultats de mes photos de fruits et m'ont demandé aussi de les prendre en photo pour se voir... pas plus. C'était elle la plus photogénique, c'est pourquoi elle est sur ce blog.
C'est moins coloré ça, mais c'est superbe quand même. Que de vie dans ce regard !
Ralala cette disparition de photo sur Grains et Pixels c'est curieux tout de même !